Pour
commencer, il faut savoir que le coryza est la maladie la plus
fréquente chez le chat ! En effet, plus de 70% de la population
féline est porteuse de ce virus...
Le nom "coryza" peut effrayer et faire
trembler si vous le recherchez sur Google. Cependant, il est
important de noter qu'il existe deux formes de coryza. Ces deux
formes peuvent avoir des issues complètement différentes selon
divers facteurs (j'expliquerai cela un peu plus bas dans le texte).
Pour entrer
dans le vif du sujet, le coryza (ou rhume des chats) est une maladie
respiratoire courante chez les félins et elle est principalement
causée par la combinaison de plusieurs agents infectieux :
1)
Le calicivirus félin
2) L'herpèsvirus félin
3)
La bactérie Chlamydophilia felis
4)
La bactérie Bordetella bronchiseptica
Le
calicivirus félin est l'un des pathogènes
responsables du coryza. Il est relativement résistant dans
l'environnement et peut infecter les chats par contact direct avec
d'autres chats infectés ou par contact avec des surfaces
contaminées. Les symptômes associés à ce virus incluent des ulcères
buccaux, des écoulements nasaux et oculaires, ainsi que des
éternuements.
L'herpèsvirus
félin (ou rhinotrachéite
féline) est une autre cause fréquente du coryza. Il cible
principalement les voies respiratoires supérieures, provoquant des
symptômes tels que des éternuements, une congestion nasale et une
conjonctivite (inflammation des yeux).
La bactérie Chlamydophilia felis
cause principalement une conjonctivite, une inflammation de
la membrane qui recouvre l'œil. Elle peut aussi entraîner des
symptômes respiratoires comme des éternuements et un écoulement
nasal.
La bactérie Bordetella bronchiseptica
infecte les voies respiratoires des animaux, y compris les
chats, les chiens, et les lapins. Elle est surtout connue pour
causer la toux de chenil chez les chiens, mais elle peut également
provoquer des infections respiratoires chez les chats. Les symptômes
chez les chats peuvent inclure de la toux, des éternuements, des
écoulements nasaux et oculaires, ainsi que de la fièvre.
N'ayant pas eu de
chat(on) malade de ce virus, je n'ai pas de photo dont
j'ai les droits pour vous les montrer, mais pour en voir, il
vous suffit de cliquer sur ce lien.
Vous constaterez la gravité de cette maladie. Elle est visible
(sécrétions nasales et oculaires), audible (toux, éternuements)
et perceptible dans le comportement du chat (manque d'appétit,
inactivité, etc.).
Les
deux "types" de Coryza
Au-delà de ce premier type de coryza que je
viens de décrire et que vous avez pu voir, il y en a un deuxième
qui est beaucoup plus inoffensif. J'écris "type" à défaut d'un
autre terme plus approprié, mais de nouveau, ça n'a rien de
scientifique, c'est juste une façon de parler pour tenter de
vous expliquer au mieux les choses.
Le Coryza "grave"
Ce qui vient de précéder, ça, c'est
le coryza qui est sérieux, qui doit faire peur, qui doit être
évité à tout prix (voir plus bas pour savoir comment), il peut
être fatal si non traité.
Mon terme n'a rien de scientifique,
mais c'est ce que, personnellement, j'appelle le VRAI
coryza, le premier type (bien que je ne sois pas vétérinaire, j'ai
une expérience significative en tant qu'éleveuse depuis plus d'une
dizaine d'années et de nombreuses lectures à mon actif, c'est
pourquoi je me permets de les différencier malgré l'absence de
terme officiel).
Je n'aborderai pas ici le sujet du
traitement, car encore une fois, je ne suis pas vétérinaire et
chaque cas nécessite une visite auprès d'un spécialiste (ne vous
fiez pas aux avis trouvés sur Internet ni aux conseils donnés sur
les réseaux sociaux). J'insiste !!! Si votre chat a ce type
de symptômes, contactez directement et sans attendre un
vétérinaire, c'est son rôle d'aider votre poilu. Et le
vôtre, c'est de faire en sorte que votre chat mérite des soins
corrects et appropriés.
Le Coryza "bénin"
Il existe également un type de coryza
plus bénin, comparable à un simple rhume. Dans la plupart des cas,
un chat en bonne santé se remettra spontanément, sans soins
particuliers. Tout comme pour nous humains, selon différents
facteurs, un rhume peut passer tout seul en quelques jours, comme
cela peut dégénérer en maladie plus grave (pneumonie, par exemple)
selon notre âge, notre état de santé général et notre immunité.
Il en va de même pour votre félin !
Si c'est un jeune chaton ou un chat âgé, s'il est en pleine forme
ou s'il a déjà un autre problème de santé sous-jacent, ça ne sera
pas pareil. Et alors, ce qui va tout changer, car c'est bien ce
qui va suivre qui va faire en sorte qu'on est sur le premier type
ou le deuxième type de coryza, c'est tout simplement... roulement
de tambour... le vaccin ! Eh bien oui, le facteur déterminant
entre ces deux types de coryza est le vaccin. Si votre chat est à
jour dans ses vaccinations, il sera protégé contre les formes
graves de coryza. Bien que le vaccin n'empêche pas l'infection, il
réduit considérablement la gravité des symptômes.
Je vais faire appel à votre mémoire
en vous parlant du Covid et des vaccins qu'on nous conseillait de
s'injecter. Si vous vous rappelez bien, ce vaccin pour le Covid
n'empêche en rien de l'attraper (et d'être contagieux), mais par
contre, ça réduit fortement la gravité des symptômes que cette
maladie peut provoquer. Le taux de mortalité et de personnes
hospitalisées est descendu en flèche à partir du moment où les
vaccins ont commencé à être distribués. Voilà, c'est pareil pour
le Coryza ! Le vaccin qu'on injecte au chaton (puis à ses
différents rappels) comporte la protection nécessaire vis-à-vis de
ce qui nous intéresse dans cet article (en plus d'autres virus,
évidemment).
Donc, ce vaccin est la première (et
principale) façon de protéger votre chat ! Et même pour un chat
d'intérieur !!!
Car oui, même un chat qui n'a jamais connu le monde qui se trouve
au-delà de votre porte, au-delà de vos fenêtres, peut attraper le
coryza.
La transmission
Les virus du coryza se transmettent
principalement par les sécrétions nasales, oculaires et buccales
des chats infectés.
Mais pas que malheureusement...
Si la transmission directe entre
chats est bien connue, car logique, il est important de savoir que
le coryza peut également se propager de manière indirecte via des
objets et des surfaces contaminées.
Ces virus peuvent survivre sur
diverses surfaces pendant 12h à 1 semaine (en fonction des
conditions environnementales : température, humidité, etc.), ce
qui permet cette transmission indirecte.
Voici quelques exemples concrets :
Mais, c'est
quoi une surface contaminée ?
Ça peut être
des choses très logiques, telles que les bols de nourriture, d'eau,
les litières, les jouets ou les cages de transport, mais ça peut
aussi être un meuble, un coussin ou un tapis (paillasson d'une
maison ou d'un magasin) sur lequel le chat se serait frotté, ou
aurait dormi. Vous l'aurez compris, partout où un chat passe, peut
se frotter ou dormir, il laisse les virus à votre disposition pour
que vous les rameniez à la maison.
Maintenant
que vous avez dû comprendre pourquoi ces virus touchent 70% des
chats et qu'il est quasiment impossible de ne pas en ramener à la
maison, même si votre chat ne sort pas, vous comprenez également
l'importance de vacciner régulièrement votre poilu.
À savoir
également que le temps d'incubation est de 2 à 5 jours, maximum !
C'est une maladie ultra contagieuse et rapide.
Protection
Le
vaccin
Le
vaccin est la première et principale protection contre le
coryza. Je vous recommande vivement de vacciner, en temps et
en heure, votre chat, et ce, même si celui-ci est un chat
d'intérieur !
Un
vaccin, c'est quoi finalement ?
Et
bien, c'est un échantillon du virus qu'on injecte pour que le
corps puisse réagir avec des anticorps. Pas de trop, puisque
le but n'est pas de vous rendre réellement malade, mais juste ce
qui faut pour que vos anticorps s'adaptent au virus. Quand
c'est la première fois, votre corps ne sait pas encore quelle
combinaison il doit faire pour que cela soit efficace. Donc,
il met un peu de temps pour réagir et s'adapter. C'est
pourquoi, souvent, après un vaccin, on peut avoir un peu de fièvre
et être patraque (faible quantité du virus + temps de création de
la combinaison des anticorps). Et alors, le jour où vous
rencontrez le "vrai" virus, votre corps, il le reconnaît
directement et sait tout de suite ce qu'il doit créer comme
anticorps pour être efficace rapidement. De temps en temps,
pour certains virus, il est possible que votre corps oublie cette
"combinaison", donc, il faut lui rappeler à diverses échéances
selon le type de virus. C'est pourquoi, selon les cas, il y
a des rappels au vaccin.
Le choix des
reproducteurs
J'en viens à
la deuxième et dernière protection réellement efficace à mon
sens. Mais il est essentiel de noter que ce qui va suivre
est mon opinion, qui est basée sur mon expérience personnelle,
et que les pratiques peuvent varier parmi les éleveurs.
En ce qui me
concerne, en tant qu'éleveuse expérimentée, j'ai constaté qu'il
est important de choisir de travailler avec des reproducteurs
porteurs du virus.
Alors,
évidemment, là tout de suite, ça vous choque car l'idéal serait
d'avoir des chats non porteurs, pour avoir des chatons non
porteurs, ce qui pourrait sembler préférable, de prime
abord.
Mais...
Si on met de
côté la difficulté de trouver de bons reproducteurs (avec un bon
standard vis-à-vis de la race) et qu'on met de côté également,
qu'il y a 1 million d'occasions différentes de ramener les virus
dans la chatterie. On aura donc un chaton non porteur qui
partirait rejoindre une famille avec ou sans chat (porteur ou
non, mais vu les "70%" vous savez dorénavant de quel côté penche
la balance), chez qui les personnes vont avoir, à leur tour, 1
million d'occasions de ramener les virus à la maison et de le
contaminer.
Donc, déjà, rien que pour ça, où est l'intérêt ?
Tout en
sachant, et c'est surtout ça qui est important, que maman chat,
porteuse du virus (mais évidemment asymptomatique), va le
transmettre directement à ses chatons, elle va leur transmettre
également les anticorps pour qu'eux aussi soient porteurs
asymptomatiques !!! Donc, avant même le vaccin, le chaton
est protégé naturellement, son corps sait comment réagir en cas
de transmission de virus. Et le vaccin ne va faire que
d'accentuer ses défenses.
C'est grâce à
ce schéma que nous n'avons jamais eu de chat(on) malade.
Porteur, oui, mais jamais malade. C'est un choix que nous
avons fait, comme beaucoup d'autres chatteries, afin que nos
chat(on)s aient les armes nécessaires, dès leur naissance, face
au Coryza "grave". Pour preuve, nous élevons depuis 2011,
et à ce jour, je n'ai jamais eu à soigner un seul cas de
Coryza dans notre chatterie !
Il est
essentiel que je souligne que même les chatons avec des
anticorps maternels doivent absolument bénéficier de la
vaccination, puisque les anticorps maternels ne sont efficaces
qu'un certain temps. En effet, dès l'arrêt de
l'allaitement, les bénéfices des anticorps diminent
progressivement pour, à terme, disparaître. Il n'y a donc
que la vaccination qui peut prendre la relève, efficacement, et
pour une durée plus longue.
Chose
intéressante également, c'est qu'un chat porteur de ces virus,
le restera à vie, tout comme plus de 70% de son espèce.
C'est dans des situations stressantes comme l'arrivée d'un
nouvel animal ou un déménagement, par exemple, que la maladie
peut ressurgir (un peu ou beaucoup, selon si la vaccination est
à jour et l'état général du chat).
Conclusion
Ne
stressez pas si vous entendez votre poilu éternuer de temps en
temps. Tout comme nous, ils peuvent éternuer, sans qu'ils
soient malades. Un peu de bon sens dans ce cas-ci, s'il
éternue toutes les 2 minutes et qu'en plus, il y a,
éventuellement, d'autres symptômes, prenez contact, sans attendre,
avec votre vétérinaire (comme vous, vous iriez voir votre
généraliste).
Idem
pour les yeux. Les chats émettent des sécrétions oculaires
légères, ce qui peut former des petits "cacas" dans le coin de
leurs yeux... Comme nous le matin ! Ça se verra
beaucoup plus fort chez les chats qui sont de couleur claire, mais
les autres n'y échappent pas. Il y en a qui sont de grands
hygiéniques, c'est-à-dire que leur toilette est très importante et
qu'ils se nettoieront d'eux-mêmes leurs yeux. Et puis, il y
a les autres pour qui, le strict nécessaire est fait, ils s'en
contentent fort bien et ces croûtes disgrâcieuses ne sont que le
cadet de leurs soucis.
En bref, cela n'est en rien un symptôme de maladie. Par
contre, si les yeux sont rouges, et/ou gonflés, et/ou que ça coule
en continu au point que le pelage est mouillé non stop, là, oui,
c'est inquiétant (même si ce n'est pas nécessairement un coryza,
car il peut y avoir beaucoup de choses liées à cet unique
symptôme).
Pour
finir, je dirais que si votre chat est vacciné et qu'il n'a pas de
raison d'être fragile (âge, santé, ...) alors, si votre
vétérinaire vous annonce que votre poilu a le Coryza, il y a de
fortes chances pour que tout aille bien et qu'il est inutile de
stresser. Car dans ce cas, le deuxième nom de cette maladie
prend tout son sens, votre loulou souffrirait certainement et
simplement d'un simple rhume.
Sources: Chat GPT
& wikipedia